Un Irlandais débarque au HVB

Laurent Cauet a un parcours atypique. Le nouvel entraîneur harnésien a été appelé par le président Cuvilier alors qu’il entraînait la sélection irlandaise qu’il a remise sur pied pendant trois ans.

Originaire du Cambrésis, le technicien revient dans une région qu’il affectionne particulièrement. De Dublin à Harnes, il n’y a qu’un pas. Un pas que n’a pas hésité à franchir Laurent Cauet. L’entraîneur du Harnes volley-ball passe ainsi de la capitale irlandaise et son million d’habitant au bassin minier. Un choix pas si anodin que cela. «  Mon épouse est chercheur en science à l’université de Dublin depuis 2009, explique-t-il. Lorsqu’on lui a proposé ce poste, on a foncé tous les deux. On a quitté le sud et mon poste d’entraîneur en Pro A à Saint-Raphaël pour la grisaille irlandaise ». 1000 euros pour commencer Un changement de cap qui fait froid dans le dos. Si l’épouse de Laurent Cauet n’a pas le temps de s’ennuyer, le coach, lui, prend son mal en patience. Devant le désert que peut représenter le volley outre-Manche, il décide de créer son entreprise pour faire la promotion de son sport. Dans des écoles, des universités, Laurent Cauet intervient où il veut. Ou plutôt où il peut. « Là-bas, ils n’ont d’yeux que pour le rugby et le football ! Le volley, ils s’en foutent un peu ». Mais le technicien a une idée derrière la tête. Devant un tel désastre, il décide de remonter une équipe nationale irlandaise de volley-ball. Rien que ça. Après avoir obtenu l’accord de la fédération, qui n’en demandait pas tant, Laurent Cauet se lance dans cette aventure périlleuse. Avec un budget de départ fixé à 1 000 euros, le nouvel harnésien peine à trouver ses hommes. Et pour cause. L’Irlande ne recense que 500 licenciés, et seulement 80 sont Irlandais… « Je ne m’attendais pas à ça mais je ne me suis pas découragé. J’ai d’abord constitué un staff avec un nutritionniste, un psychologue, un préparateur physique… Le tout de manière bénévole. » Une fois les joueurs contactés, le staff finalisé et un budget de 30 000 euros supplémentaires accordé par la fédé, Laurent Cauet lance une équipe qui jouera les qualifications pour le prochain championnat d’Europe. « L’objectif était simplement de nous faire connaître, de dire que l’Irlande est toujours présente même si elle n’avait participé à aucune compétition internationale depuis 2004. Et nous y sommes arrivés, nous avons donné une bonne image du pays. » Aucune victoire Îles Féroé, Andorre, ce ne sont pas de grands noms du volley international. Mais la différence saute aux yeux. Malgré une ultime défaite contre les Îles Féroé (2-3), Laurent Cauet a réussi son pari. « Le seul regret est de ne pas avoir réussi à gagner une seule rencontre, même si on n’en était pas loin… Après, nous avons bousculé du monde, donné l’impression d’une équipe qui se battait jusqu’au bout avec le “fighting spirit” cher aux Irlandais ! » Un “fighting spirit” que Laurent Cauet entend bien mettre au profit des Harnésiens cette saison. Sauf que là, il faudra en gagner des matches.

Adrien JUSTINE (CLP)

 

 

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